Abrogation de la loi LRU ! : Différence entre versions

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m (Pour la gratuité, pour l'égalité des chances, pour l'efficacité)
m (Autoroutes et Universités à « péages ! »)
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d'inscription n'augmenteront pas ». Et pourtant :
 
d'inscription n'augmenteront pas ». Et pourtant :
 
* De nombreuses Universités françaises ont déjà augmenté illégalement leur frais d'inscription.
 
* De nombreuses Universités françaises ont déjà augmenté illégalement leur frais d'inscription.
* Dans nombre de pays où les Universités sont déjà autonomes (USA, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, ...) les frais d'inscription ont bondi en quelques années. L'objectif réel est un désengagement
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* Dans nombre de pays où les Universités sont déjà autonomes (USA, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, ...) les frais d'inscription ont bondi en quelques années. L'objectif réel est un désengagement de l'État au nom de la prétendue efficacité de « la main invisible du marché ».
de l'État au nom de la prétendue efficacité de « la main invisible du marché ».
 
 
** En Grande-Bretagne, ils s'élèvent à 7000 € par an (107 € avant l'autonomie).
 
** En Grande-Bretagne, ils s'élèvent à 7000 € par an (107 € avant l'autonomie).
 
** Aux États-Unis, notre « modèle », où les Universités sont autonomes depuis longtemps,
 
** Aux États-Unis, notre « modèle », où les Universités sont autonomes depuis longtemps,

Version du 12 avril 2009 à 17:31

Abrogation de la loi LRU !

La loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités (LRU) a été votée en catimini la première quinzaine d'août 2007. Peut-être étiez-vous en vacances !

Elle a été rédigée après une parodie de concertation, en confondant vitesse et précipitation.

Elle est la pièce maîtresse d'un ensemble cohérent de mesures dont l'application aboutirait au démantèlement du Service Public d'Enseignement, de la maternelle à l'université et à l'abandon de la Recherche Publique aux appétits privés. Il s'agit d'une réforme idéologique dont le but est la création d'un marché de l'éducation, éminemment rentable pour quelques uns et hors de prix pour le plus grand nombre.

Pour ces raisons, la mise en place de la LRU a suscité et suscite de très larges mouvements de protestation dans les universités, alors même que le gouvernement proteste... de sa bonne foi, au travers d'une communication savamment orchestrée.

LRU : les universités en colère, Zapping du 23/11/07 au 19/02/09

Qui dit vrai ? Qui dit faux ?

Ils sont toujours en grève

Chaque ministre de l'enseignement supérieur a, tour à tour, réformé l'université :

  • loi Savary (1984)
  • plan Université 2000 (1990)
  • loi sur la semestrialisation (1997)
  • plan Université du 3e Millénaire (1998)
  • loi sur l'Innovation (1999)
  • passage au LMD (2002)
  • loi LRU en 2007

Pendant toute cette durée, seul le mouvement actuel est à l'initiative des universitaires.

Ils refusent les réformes

À l'initiative des chercheurs, et durant toute l'année 2004, des États Généraux ont réuni toute la communauté française de la recherche et de l'enseignement supérieur, ainsi que l'ensemble de la classe politique.

Synthétisant ces débats et proposant un nombre important de réformes précises, un rapport complet a été publié et a reçu un large assentiment. Aucune d'entre elles n'a été mise en œuvre par les gouvernements qui se sont succédés depuis cette date et la loi LRU contredit ces propositions.

Ils sont privilégiés

À Lille 1, 35% des administratifs et techniciens sont précaires (répétition de CDD de 10 mois + 2 mois de carence).

En 25 ans, la valeur des salaires des universitaires a baissé d'environ 20%. Pour la rémunération des enseignants-chercheurs et leur condition de travail, sur 8 pays industrialisés, la France est classée avant-dernière.

La baisse du nombre d'universitaires contraste avec la hausse du nombre de leur missions.

On vous dit : ...

L'Université restera accessible à tous

Le désengagement de l'État entraîne le déficit budgétaire des universités :

  • Augmentation drastique des frais d'inscription ;
  • Pire : asphyxie ou disparition de certaines universités.

C'est ce qui se passe dans tous les pays qui ont déjà appliqué ces réformes !

L'Université est archaïque et immobiliste

L'université s'est adaptée mais à quel prix ? Depuis 1984 :

  • Étudiants : + 360% (de 654000 à 2,4 millions !)
  • Personnel universitaire : +30%
  • Charge d'enseignement officiel des enseignants-chercheurs : + 33% depuis 1984

La Recherche n'est pas performante

La recherche française est parmi les plus performantes au regard des moyens ridicules que lui attribue l'État.

La recherche française est classée au 5e rang mondial pour les publications et au 6e rang mondial selon le classement de Shanghaï. Le CNRS est au 1er rang européen et au 4e rang mondial. La France est pourtant classée au 18e rang mondial pour l'investissement public dans la recherche.

Saviez-vous que le premier métro automatique du monde, le VAL, à Lille, est issu d'un brevet déposé le 31 juillet 1971 par le Pr. R. Gabillard de l'Université de Lille 1.

Pour la gratuité, pour l'égalité des chances, pour l'efficacité

Le gouvernement impose la LRU en refusant d'entendre la protestation de l'ensemble du monde universitaire et de la recherche. Il refuse toute concertation digne de ce nom.

L'université n'est pas une entreprise !
Le savoir n'est pas une marchandise !

Nous voulons un service public vivant !

« À l'heure où l'économie réelle a besoin d'investissements aux dires mêmes du président de la République, la politique à courte vue de coupes claires sans discernement dans la recherche et l'enseignement supérieur est suicidaire. »
Albert Fert, prix Nobel de Physique 2007 (janvier 2009)

Autoroutes et Universités à « péages ! »

Pour les autoroutes, on vous a dit : « Lorsqu'elles seront payées, elles seront gratuites ». Et aujourd'hui, elles sont payantes et privées !

Pour Gaz de France, on vous a dit : « GdF restera publique ». Et GdF a été privatisée !

Pour les Universités, on vous dit : « Elles deviennent autonomes et les frais d'inscription n'augmenteront pas ». Et pourtant :

  • De nombreuses Universités françaises ont déjà augmenté illégalement leur frais d'inscription.
  • Dans nombre de pays où les Universités sont déjà autonomes (USA, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, ...) les frais d'inscription ont bondi en quelques années. L'objectif réel est un désengagement de l'État au nom de la prétendue efficacité de « la main invisible du marché ».
    • En Grande-Bretagne, ils s'élèvent à 7000 € par an (107 € avant l'autonomie).
    • Aux États-Unis, notre « modèle », où les Universités sont autonomes depuis longtemps,

les frais d'inscriptions vont de 5 000 € (public) à 19 000 € (privé) en moyenne. Et aujourd'hui, la crise conduit nombre d'Universités (Yale, Harvard, Caltech, ...) à licencier massivement et à augmenter fortement leurs frais d'inscription. Les étudiants, touchés par la crise, sont de plus en plus nombreux à s'endetter par des emprunts bancaires. Deux étudiants sur trois arrivent endettés sur le marché du travail : leur dette s'élève à 17 000 € en moyenne.

En France, un récent projet de loi offre la possibilité à des banques privées de faire des prêts étudiants garantis par l'État ! Hasard du calendrier avec la loi d'autonomie des Universités ? Ne serait-il pas plus équitable et efficace de garder le contrôle public des Universités et d'augmenter plutôt les aides (logement, repas, ...) et les bourses aux étudiants ?