Abrogation de la loi LRU ! : Différence entre versions

De AG_Lille1
Aller à la navigationAller à la recherche
m (On vous dit : ...)
m (Qui dit vrai ? Qui dit faux ?)
Ligne 13 : Ligne 13 :
 
Par exemple, revoyons ensemble les [[Liens#Discours_de_Sarkozy_sur_la_recherche_et_l.27innovation_.2822.2F01.2F09.29|'''mensonges du Président Sarkozy''']] dans son discours du 29 janvier 2009.
 
Par exemple, revoyons ensemble les [[Liens#Discours_de_Sarkozy_sur_la_recherche_et_l.27innovation_.2822.2F01.2F09.29|'''mensonges du Président Sarkozy''']] dans son discours du 29 janvier 2009.
  
== Qui dit vrai ? Qui dit faux ?==
+
= Qui dit vrai ? Qui dit faux ?=
 +
 
 +
== Sur l'immobilisme, on vous dit :
  
 
=== Ils sont toujours en grève [[Image:Faux.jpg|11px|52px]] ===
 
=== Ils sont toujours en grève [[Image:Faux.jpg|11px|52px]] ===

Version du 12 avril 2009 à 21:56

Abrogation de la loi LRU !

La loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités (LRU) a été votée en catimini la première quinzaine d'août 2007. Peut-être étiez-vous en vacances !

Elle a été rédigée après une parodie de concertation, en confondant vitesse et précipitation.

Elle est la pièce maîtresse d'un ensemble cohérent de mesures dont l'application aboutirait au démantèlement du Service Public d'Enseignement, de la maternelle à l'université, et à l'abandon de la Recherche Publique aux appétits privés. Il s'agit d'une réforme idéologique dont le but est la création d'un marché de l'éducation, éminemment rentable pour quelques uns et hors de prix pour le plus grand nombre.

La LRU impose à l'université une gestion des finances et du personnel selon le modèle des entreprises privées, en contradiction avec leurs missions de service public.

Pour ces raisons, la mise en place de la LRU a suscité et suscite de très larges mouvements de protestation dans les universités, alors même que le gouvernement proteste... de sa bonne foi, au travers d'une communication savamment orchestrée.

Par exemple, revoyons ensemble les mensonges du Président Sarkozy dans son discours du 29 janvier 2009.

Qui dit vrai ? Qui dit faux ?

== Sur l'immobilisme, on vous dit :

Ils sont toujours en grève Faux.jpg

De nombreux ministres de l'enseignement supérieur ont, tour à tour, réformé l'université :

  • loi Savary (1984)
  • plan Université 2000 (1990)
  • loi sur la semestrialisation (1997)
  • plan Université du 3e Millénaire (1998)
  • loi sur l'Innovation (1999)
  • passage au LMD (2002)
  • loi LRU en 2007

Pendant toute cette durée, seul le mouvement actuel est à l'initiative des universitaires.

LRU : les universités en colère, Zapping du 23/11/07 au 19/02/09

Ils refusent les réformes Faux.jpg

À l'initiative des chercheurs, et durant toute l'année 2004, des États Généraux ont réuni toute la communauté française de la recherche et de l'enseignement supérieur, ainsi que l'ensemble de la classe politique.

Synthétisant ces débats et proposant un nombre important de réformes précises, un rapport complet a été publié et a reçu un large assentiment. Aucune d'entre elles n'a été mise en œuvre par les gouvernements qui se sont succédés depuis cette date. La loi LRU contredit ces propositions.

Ils sont privilégiés Faux.jpg

À Lille 1, 35% des administratifs et techniciens sont précaires (répétition de CDD de 10 mois + 2 mois de carence).

Vrai.jpg

En 25 ans, la valeur des salaires des universitaires a baissé d'environ 20%. Pour la rémunération des enseignants-chercheurs et leurs conditions de travail, sur 8 pays industrialisés, la France est classée avant-dernière.

La baisse du nombre d'universitaires contraste avec la hausse du nombre de leur missions. La loi LRU permet aux présidents d'université d'embaucher davantage encore de précaires qui coûtent moins cher que le personnel titulaire. Le désengagement financier de l'État les y contraindra.

Sur l'université, vous dit : ...

L'Université restera accessible à tous Faux.jpg

Le désengagement de l'État entraîne le déficit budgétaire des universités :

  • Augmentation drastique des frais d'inscription permise par la LRU ;
  • Pire : asphyxie ou disparition de certaines universités.

C'est ce qui se passe dans les pays qui ont déjà appliqué ces réformes !

L'Université est archaïque et immobiliste Faux.jpg

L'université s'est adaptée mais à quel prix ! Depuis 1984 :

  • Étudiants : + 360% (de 654 000 à 2,4 millions !)
  • Personnel universitaire : +30%
  • Charge d'enseignement officiel des enseignants-chercheurs : + 33% depuis 1984

Le décret sur le statut des enseignants-chercheurs est l'un des décrets d'application de la LRU. Il aggrave encore leur situation en instituant la modulation de leur service. Dans la version initiale, le président de l'université peut augmenter leur temps d'enseignement au détriment de leur temps de recherche. Les suppressions de postes l'y contraindront.

Le Contrat doctoral unique consacre la précarité des jeunes chercheurs et prévoit également la modulation de leur service au détriment de leur formation.

La Recherche n'est pas performante Faux.jpg

La recherche française est parmi les plus performantes au regard des moyens ridicules que lui attribue l'État.

Vrai.jpg

La recherche française est classée au 5e rang mondial pour les publications et au 6e rang mondial selon le classement de Shanghaï. Le CNRS est au 1er rang européen et au 4e rang mondial. La France est pourtant classée au 18e rang mondial pour l'investissement public dans la recherche.

Par exemple, saviez-vous que le premier métro automatique du monde, le VAL, à Lille, est issu d'un brevet déposé le 31 juillet 1971 par le Pr. R. Gabillard de l'Université de Lille 1 ?

Autoroutes et universités à « péages » !

Pour les autoroutes, on vous a dit : « Lorsqu'elles seront payées, elles seront gratuites ». Et aujourd'hui, elles sont privées et les péages ont bien sûr augmenté !

Pour Gaz de France, on vous a dit : « GdF restera publique ». Et GdF a été privatisée !

Pour les Universités, on vous dit : « Elles deviennent autonomes mais les frais d'inscription n'augmenteront pas ». Et pourtant, l'objectif réel est un désengagement de l'État au nom de la prétendue efficacité de la « main invisible du marché » :

  • De nombreuses Universités françaises ont déjà augmenté illégalement leur frais d'inscription.
  • Dans nombre de pays où les Universités sont déjà autonomes (Grande-Bretagne, Espagne, Italie, ...), les frais d'inscription ont bondi en quelques années. En Grande-Bretagne, ils s'élèvent à 7000 € par an (107 € avant l'autonomie).

Aux États-Unis, notre « modèle », où les Universités sont autonomes depuis longtemps, les frais d'inscriptions vont de 5 000 € (public) à 19 000 € (privé) en moyenne. Et aujourd'hui, la crise conduit nombre d'Universités (Yale, Harvard, Caltech, ...) à licencier massivement et à augmenter fortement leurs frais d'inscription. Les étudiants touchés par la crise sont de plus en plus nombreux à s'endetter par des emprunts bancaires. Aux États-Unis, deux étudiants sur trois arrivent endettés sur le marché du travail. Leur dette s'élève à 17 000 € en moyenne.

Vrai.jpg

En France, un projet de loi récent va permettre aux banques privées de faire des prêts aux étudiants garantis par l'État ! Étrange coïncidence avec la loi LRU, non ?

Vrai.jpg

Autre coïncidence, Madame Pécresse a aussi révisé le calcul des bourses pour 2009 : moins de boursiers et des bourses diminuées pour les plus démunis ! Quand aux CROUS, le rapport Lambert préconise de les transformer en agences de moyens selon le modèle de la LRU pour les universités. Attendez-vous au doublement du prix du tiket de restaurant universitaire ! Ne serait-il pas plus équitable et efficace de garder le contrôle public des Universités et d'augmenter plutôt les aides (logement, repas, etc.) et les bourses aux étudiants ?

Voilà le sort que l'on prépare aux enfants des familles modestes tandis que nombre de responsables de la crise se partagent les bonus, parachutes en or et autres stock options, bien à l'abri derrière leur bouclier fiscal !

Pour plus d'information, consulter la page Etudiants, les raisons de la colère !

Pour l'efficacité : gratuité et égalité des chances !

Vrai.jpg

Le gouvernement impose la LRU et ses autres mesures en refusant d'entendre la protestation de l'ensemble du monde universitaire et de la recherche. Il refuse toute concertation digne de ce nom.

L'université n'est pas une entreprise !
Le savoir n'est pas une marchandise !
L'avenir de ce pays, c'est sa jeunesse
et son Service Public d'Éducation !

« À l'heure où l'économie réelle a besoin d'investissements aux dires mêmes du Président de la République, la politique à courte vue de coupes claires sans discernement dans la recherche et l'enseignement supérieur est suicidaire. »
Albert Fert, prix Nobel de Physique 2007 (janvier 2009)