Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE)

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Organisation de Coopération et de Développement Économiques

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L'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) a été créée en 1961 et regroupe 30 pays membres. Établie au Château de la Muette à Paris, elle compte quelque 2 500 agents permanents dont on ignore les critères de recrutement : des économistes, des juristes, des scientifiques et d'autres spécialistes. L'Organisation influence les politiques publiques dans les pays membres, notamment en publiant des recommandations marquées du bon sens néolibéral.

En économie, l'OCDE donne apparemment l'exemple de ce qu'il ne faut faire dans aucun domaine : une recherche soumise aux orientations du pouvoir politique et sous l'influence des groupes d'intérêt économiques.

Entre 1995 et avril 1997, c'est au sein de l'OCDE qu'avait été négocié secrètement l’Accord Multilatéral sur l’Investissement (AMI), à l'insu même du gouvernement français de l'époque (Jospin) qui l' a fait échouer.

L’OCDE préconise l’augmentation des frais d’inscription en France

Les recommandations de l'OCDE pour la France en 2009 (format PDF), se terminent par une rubrique consacrée à l'enseignement supérieur. Entre autres avanies, l'organisation y recommande clairement d'augmenter les frais d'inscription pour les étudiants :

« Enseignement supérieur. Élargir l’autonomie des universités au-delà de ce qui a été réalisé en 2007, surtout pour la gestion budgétaire, le recrutement et la rémunération du personnel. De plus, bien qu’on ait facilité les donations de fondations privées aux universités, de nouvelles mesures sont nécessaires pour favoriser le financement privé des universités, notamment en ayant davantage recours aux droits de scolarité, cette mesure se doublant de prêts étudiants remboursables en fonction du revenu ultérieur. »

Documents :

Stratégie recommandée par l'OCDE pendant la crise

Les citations suivantes sont extraites du communiqué du 03/03/09 consacré à la présentation du document Réformes économiques : Objectif croissance 2009 qui contient les recommandations que l'OCDE adresse à ses pays membres pour 2009.

L'OCDE préconise ouvertement l'utilisation de l'actuelle crise économique pour « combiner les mesures d’urgence avec les importantes réformes structurelles nécessaires ».

Pour Angel Gurria, Secrétaire Général de l'Organisation, « si nous saisissons cette opportunité pour mettre en place des réformes durables qui amélioreront les performances économiques à long terme, nous pourrons considérer à l’avenir que cette période a été celle où nous avons repositionné nos économies pour parvenir à une croissance plus forte, plus saine et plus juste ».

Le Chef économiste Klaus Schmidt-Hebbel ajoute : « La débâcle dans le secteur financier ne remet pas en question les effets bénéfiques des réformes recommandées des marchés de produits et du marché du travail ».

On retrouve ce discours dans les interventions récentes de Nicolas Sarkozy. Mais il faut bien constater que les actuels mouvements sociaux dans le pays s'opposent de plus en plus nettement à la politique néolibérale préconisée par l'OCDE.

Les meilleures citations de l'OCDE

Dans le Cahier de politique n° 13 (OCDE 1996), le machiavélique Christian Morrisson traite de La Faisabilité politique de l'ajustement. On lui doit certaines des meilleures citations de l'OCDE. L'ajustement, selon l'Organisation, consiste à réduire les dépenses publiques en cas d'insuffisance des recettes de l'État. L'augmentation des recettes n'est jamais envisagée, tandis que l'est le recours à une répression violente.

Page 30 : Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population.

Cette recommandation a été abondamment appliquée en France depuis quelques années ! Nous voilà en pleine LRU : L'autonomie garantit des solutions disparates face a la pénurie et il est interdit de réduire l'offre de formation.

page 23 : Ainsi, toute politique qui affaiblirait ces corporatismes serait souhaitable; [...] Cette politique peut prendre diverses formes : garantie d’un service minimum, formation d’un personnel qualifié complémentaire, privatisation ou division en plusieurs entreprises concurrentes, lorsque cela est possible.

En clair : limitation du droit de grève (service minimum à l'école), chaires mixtes, mise en concurrence des établissement à tous les niveaux. Le mamouth se fait exploser !

page 26 : Toutefois, les grèves comportent un inconvénient sérieux, celui de favoriser les manifestations. Par définition les grévistes ont le temps de manifester. Surtout, les enseignants du secondaire et du supérieur, en faisant grève, libèrent une masse incontrôlable de lycéens et d’étudiants pour les manifestations, un phénomène très dangereux, car dans ce cas la répression peut conduire facilement au drame.

Ce qui est ici considéré comme un drame, ce ne sont pas les conséquences de la répression violente pour les victimes. Ce sont les conséquences politiques pour le pouvoir qui a commandité les violences !

page 29 : Une autre mesure politiquement risquée serait de réduire le nombre (ou le montant) des bourses aux lycéens et aux étudiants. [...] Mais cet exemple prouve que la première précaution à prendre est d’éviter une politique laxiste en période de prospérité, car celle-ci crée des droits qu’il est difficile ensuite de remettre en question.

Donc, l'OCDE préconise de réduire préventivement les bourses, même si les finances vont bien !

page 31 : Rien n’est plus dangereux politiquement que de prendre des mesures globales pour résoudre un problème macro-économique. Par exemple, si l’on réduit les salaires des fonctionnaires, il faut les baisser dans tel secteur, les bloquer en valeur nominale dans un autre, et même les augmenter dans un secteur clé politiquement.

Dont acte : La baisse des salaires est envisagée. Il paraît que les présidents d'universités ont une nouvelle prime (7 deniers)...

page 34 : Il importe donc que les mandats durent au moins cinq ans, étant entendu que le nouveau gouvernement utilise les premiers mois — la période où la résistance au statu quo est la plus faible — pour prendre les mesures impopulaires. De plus, il faut veiller au regroupement des élections, afin de ne pas transformer une série de scrutins en une suite de référendums sur l’ajustement.

À l'OCDE, on s'y connait en démocratie ! Ainsi, nos socialistes, encore eux, ont regroupé les élections présidentielles et législatives. De ce fait, Monsieur Sarkozy et l'UMP peuvent mettre la démocratie française entre parenthèses pendant 5 ans. Le peuple est muselé (sauf les universitaires !).

page 34 : Pour qu’un gouvernement ait la marge de manœuvre nécessaire pour ajuster, il doit être soutenu par un ou deux grands partis majoritaires et non par une coalition de petits partis, ce qui conduit à préférer le scrutin uninominal au scrutin proportionnel pour l’élection du parlement (ou pour le moins à conseiller une combinaison des deux modes de scrutin). D’autres moyens permettent de renforcer l’exécutif, comme la possibilité de pouvoirs spéciaux temporaires ou un contrôle ex post par le pouvoir judiciaire, afin d’éviter que des juges puissent bloquer ex ante l’application du programme. Le référendum peut être une arme efficace pour un gouvernement dès lors qu’il en a seul l’initiative.

Ainsi apprenons-nous que la démocratie néolibérale nécessite un exécutif fort et que les citoyens des minorités ne puissent pas faire entendre leur voix. En France, avec la constitution de 1958, le pouvoir spécial est l'ordinaire. Nicolas l'exerce au quotidien, à l'abri de tout contre-pouvoir constitutionnel. Quant au référendum d'initiative populaire, ne rêvez pas...

page 35 : Il est évident qu’une conjoncture de « précrise » avec des déséquilibres macro-économiques de plus en plus graves n’est pas un moment approprié pour une réforme constitutionnelle qui accorde plus de pouvoirs à l’exécutif. Mais un gouvernement clairvoyant peut faire accepter une telle réforme dans une conjoncture calme, ...

Le néolibéralisme, comme tous les totalitarismes, a besoin d'un pouvoir fort. Le message a manifestement été reçu.

page 35 : Plus l’ajustement est un problème politique, plus l’attitude des pays étrangers et des organisations internationales doit être définie avec prudence. [...] La contrainte politique n’a de sens que pour le gouvernement qui ajuste : c’est lui, et lui seul, qui doit maintenir l’ordre et, en cas de troubles graves, recourir à la répression.

Ainsi, l'intervention étrangère est prévue, mais discrète. Mieux vaut faire faire le sale boulot par des nationaux.

page 38 : Ainsi, il faut accorder la priorité à la réduction des dépenses d’investissement et de fonctionnement (salaires exclus) et à une politique monétaire restrictive, car ces trois mesures ne créent pas, habituellement, de difficultés politiques. Il arrive souvent que l’on ne puisse pas limiter le programme de stabilisation à ces mesures, en raison de l’ampleur des déséquilibres, et qu’il faille aussi réduire la masse salariale ou couper des subventions. Dans ce cas, on doit procéder avec habileté, en tirant parti de l’inflation, pour diminuer les salaires réels (les salaires nominaux restant stables), ou en faisant des concessions à certains fonctionnaires mais non à d’autres, afin d’éviter un front commun contre le gouvernement.

Voilà qui fait penser à nos traitement laminé par l'inflation depuis de nombreuses années. Heureusement, grâce la hors classe, je ne fais pas front commun avec les autres ;-).

page 38 : De même, un partage des rôles entre les organisations internationales — chargées de rappeler les contraintes de l’ajustement — et les pays donateurs — accordant des aides ponctuelles d’urgence lorsque certaines mesures deviennent trop dangereuses, sans compensation, pour les ménages touchés — paraît souhaitable. Comme on le voit, les acteurs étrangers sont aussi concernés que les gouvernements par la nécessité de prendre en compte les contraintes politiques de l’ajustement, car ils ne peuvent être indifférents, ni à l’échec des programmes, ni à leur application au prix d’une répression inhumaine.

Effectivement, chacun semble avoir bien compris son rôle. L'important est que le couvercle reste sur la marmite. L'aide au développement, c'est fini. Vive l'aide humanitaire hypocrite (quand c'est trop tard) !

Voir aussi :

L'OCDE vue par l'OCDE

Siège de l'OCDE : Château de la Muette à Paris

Le texte de cette partie est constitué d'extraits de la présentation que l'OCDE fait d'elle-même sur son site. Les images constituent les commentaires du rédacteur à la lumière de la crise.

Les missions de l'OCDE

L'OCDE regroupe les gouvernements de 30 pays attachés aux principes de la démocratie E-oui1.gif et de l’économie de marché E-dollars.gif en vue de :

  • Soutenir une croissance économique durable E-rire2.gif
  • Développer l’emploi E-rire1.gif
  • Élever le niveau de vie E-rire3.gif
  • Maintenir la stabilité financière E-rire4.gif
  • Aider les autres pays à développer leur économie E-rire5.gif
  • Contribuer à la croissance du commerce mondial E-peur.gif

L’Organisation offre aux gouvernements un cadre leur permettant de comparer leurs expériences en matière d’action publique, de chercher des réponses à des problèmes communs, d’identifier les bonnes pratiques et de coordonner leurs politiques nationales et internationales.

L’OCDE est l’un des plus grands éditeurs dans les domaines de l’économie et des politiques publiques.

Qui fait quoi à l'OCDE ?

Supervision et direction stratégique : Le Conseil est l’organe décisionnel de l’Organisation. Il se compose d’un représentant par pays membre, plus un représentant de la Commission européenne.

Discussion et mise en œuvre, les comités : L’OCDE compte environ 200 comités, groupes de travail et groupes d’experts. Quelque 40 000 hauts fonctionnaires des administrations nationales participent chaque année aux réunions des comités de l’OCDE pour examiner les travaux effectués par le Secrétariat, y contribuer et en suggérer de nouveaux. Depuis leurs capitales, ces hauts fonctionnaires ont accès aux documents de l’OCDE par Internet et peuvent échanger des informations par le biais d’un réseau spécifique.

Analyses et propositions : Le Secrétariat, établi à Paris, compte quelque 2 500 agents qui concourent aux activités des comités et effectuent les travaux suivant les priorités fixées par la Conseil de l’OCDE. Le personnel comprend des économistes, des juristes, des scientifiques et d’autres spécialistes.